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  • Dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’appui à la mise en place de concessions des forêts de communauté locale dans les forêts de Simba et de Bolanbga dans le secteur de Bolomba, Territoire de Bolomba province de l’Équateur en République Démocratique du Congo. Une formation a été organisé par Full Circle Fondation dans la capital Kinshasa à Mbakana au sein de l’organisation CADIM au profit des organisations qui bénéficient de ses subventions dont le CTIDD. Cette formation de mise à niveau des accompagnateurs des communautés locales et peuple autochtones a permis de définir la meilleure approche qui garantit un meilleur accompagnement et appropriation des actions à mener avec les communautés.

Pour rappel, le présent projet s’appuie sur l’article 22 du Code Forestier promulgué en 2002 qui spécifie que : « une communauté locale, peut à sa demande, obtenir à titre de concession forestière, une partie ou la totalité des forêts protégées parmi les forêts régulièrement possédées en vertu de la coutume. ».

Pour maintenir un caractère traditionnel des concessions qui sont et devront être octroyé par l’état, le CTIDD a expérimenté l’approche Gaia qui revalorise la gouvernance traditionnelle. Cette approche a permis au CTIDD de travailler avec les communautés, en particulier les aînés et les gardiens de savoirs.

  • Zone d’intervention du projet

La zone d’intervention du projet étant le territoire de Bolomba, spécifiquement dans le secteur de Bolomba, seuls 3 de 7 groupements dudit secteur ont été concernés lors de la présente mission. Il s’agit du groupement Mondjale Elombe, Mondjale Mondjoyi et Miwera Sabando ou les villages Baso ndjema, Maponga et Bosa Asukomo ainsi que le chef-lieu/ village Bobgonga.

  1. Résultats des activités de 2019 – 2021
  • 27 autorités administratives locales sont informées et sensibilisées sur la CFC dont 1 chef de secteur ; 3 chefs de groupement, 12 chefs de localité et 11 agents de la chefferie de Bolomba ;
  • 182 paysans informées et sensibilisées sur la CFC dont 150 hommes et 32 femmes dans l’ensemble des groupements avec un accent sur les droits coutumiers, les pratiques traditionnelles et le système de gouvernance de la communauté ;
  • Deux communautés dont Bogbonga et Miwera sabhano ont accepté d’être accompagné sur la foresterie communautaire ;
  • Deux communautés dont Bogbonga et Muwera sabhano ont accepté la revalorisation des valeurs traditionnelle en matière de gestion des ressources naturelles ;
  • Une feuille de route des activités à mener est produite par les personnes identifiées lors des échanges ;
  • Les différentes bonnes pratiques traditionnelles sont identifiées et valorisées,
  • Les vrais tenants des droits fonciers et forestiers de chaque forêt concernée sont identifiés ;
  • 3 comités des gardiens des bonnes pratiques revalorisées sont mis en place ;
  • 11 sites sacrés sont identifiés et consacrées.
  1. Réflexion et apprentissage
  • Avez-vous pu suivre, évaluer et apprendre pendant le projet comme prévu ?

Le projet est suivi dans toutes les phases et après chaque activité une évaluation est faite avec les communautés. Ceci a permis de tirer quelques leçons telles que : la forte implication des vieux et le sentiment d’une considération par une génération qui semble tout connaitre et n’avoir pas besoin de l’apport de anciens du village.

  • Avez-vous pu observer des changements ou des impacts à la suite de ce travail ?

Le changement est de plus en plus observé au près des jeunes qui au départ étaient retissant vis-à-vis du projet mais après un temps, ils s’approprient des activités dudit projet. Ces sont les dialogues intergénérationnels qui sont à la base de ce changement. En outre, la crainte et le respect ont pris le dessus dans le chef de la plupart des communautés au niveau des sites consacrés.

  • Qu’avez-vous, vos partenaires et la communauté appris au cours de votre projet ?

– La valorisation des anciens a entrainé la curiosité et l’intérêt des jeune à s’impliquer aux actions du projet ;

– Le sentiment de considération des anciens qui estiment que la génération des jeunes de cette ère a tourné le dos aux ancêtres ce qui est à la base des désastres de ce millénaire ;

  • Quelles sont les implications de vos apprentissages pour les travaux futurs ? et quelles recommandations avez-vous pour d’autres actions liées à votre projet ?

Les communautés voisines sollicitées à ce jour l’accompagnement du CTIDD avec cette approche centrée sur la revalorisation d’une gouvernance traditionnelle

  1. Constats
  • Faible connaissance des conséquences du changement climatique,
  • Mauvaise perception de la rareté de certaines ressources (Giers, PFNL, poissons, arbres à chenille etc…) ;
  • Manques des activités de sensibilisation et conscientisation des communautés sur les questions liées à une bonne exploitation des ressources naturelles,
  • Forte pression sur les ressources fauniques, Halieutiques et floriques ;
  • Utilisation accrue des pratiques abusive telles que la destruction des frayères, l’abatage des arbres à chenille, l’empoisonnement des animaux et poissons etc…
  • Forts signes de malnutrition chez les enfants ;
  • Ignorance totale au sein des communautés des lois et textes qui régissent l’exploitation des ressources naturelles en RDC,
  • Une volonté auprès des communautés de lutter contre les mauvaises pratiques sur l’exploitation des ressources naturelles ;
  • Forte demande d’accompagnement pour l’obtention des CFCL
  1. Perspectives
  • Créer et accompagner des noyaux des gardiens de savoir endogène pour nouer régulièrement des échanges sur les avancées et les difficultés du village sous le modèle traditionnel ;
  • Accompagner les noyaux des gardiens de savoir endogène à une campagne d’information de toutes les couches de la communauté sur les valeurs traditionnelles dans protection des écosystèmes (forestière, halieutique/aquatique et terrestre) ;
  • Mettre en place des étangs piscicoles communautaires ;
  • Mettre en place l’élevage de menu bétail (Cobaye, caprin, ovin) ;
  • Identifier et valoriser la thérapie traditionnelle pour l’élevage ;
  • Préparer les activités de mise en œuvre
  • Mener les études multi ressources,
  • Mener les études socioéconomiques,
  • Élaboration d’un plan simple d’affectation des espaces pour chaque CFCL,
  • Élaboration des plans de développement et de mise en œuvre pour chaque CFCL,
  • Organiser l’atelier d’échange entre les représentants des communautés requérantes avec les autorités provinciales (Gouverneur, Ministre provincial de l’environnement, Conseil consultatif provincial des forêts) pour présenter officiellement les demandes arrêtées des CFCL et la vision et perceptives desdites CFCL
  • Introduire la demande d’attribution des concessions des forêts communautaires.
  • Mener un travail de proximité avec les personnes favorable à la coutume en associant quelques pasteurs qui comprennent le sens de l’engagement ;
  • Faire des actions sous formes des champs école pour persuader les personnes les plus sceptiques ;
  1. Recommandations
  • Organiser des dialogues communautaires d’échange d’expériences entre les anciens détenteurs des pouvoir traditionnelle et les jeunes des communautés concernées par la promotion de la gouvernance communautaire des ressources naturelles,
  • Sensibiliser les communautés sur la promotion, la mise en application et le respect des règles traditionnelles identifiées la fois dernière,
  • Appuyer l’organisation des missions d’enquête publique dans les trois sites forestiers par le conseil consultatif des forêts provincial,
  • Appuyer l’organisation d’identification des communautés requérantes par les services de l’administration publique attitrée,
  • Préparer et introduire les demandes d’attribution des arrêtés sur les concessions des forêts communautaires,
  1. Conclusion

Toutes les activités se sont bien déroulées et ont attiré la curiosité de plusieurs personnes. L’intérêt porté sur les valeurs traditionnelles a suscité des questionnements d’une frange des communautés d’un côté et de l’autre, a encouragé certains gardiens de traditions qui se sentaient ficelés par des traitements inconsidérés.

Les contes sur la migration des peuples Ngombe ont fait l’objet de souvenir et d’apprentissage chez les jeunes. Si d’un côté et en majorité les jeunes disaient que la faim et la pauvreté qui sévis au village ne sont que les effets du temps de la fin tel que prédite dans la bible, le groupe des vieux et quelques jeunes pensent que c’est le mauvais comportement qui a fait reculer la main des ancêtres. D’où il faudra revaloriser la coutume pour résoudre le problème de la faim et pauvreté dans les villages.

Dans un contexte d’accroissement des opérations de l’exploitation forestière artisanale et illégale, et après avoir compris les opportunités qu’offrent le processus de la foresterie communautaire. La plupart de communauté souhait qu’une grande portion de leurs espaces forestiers soient dans la foresterie communautaire pour sécuriser leurs forêts et aussi en tiré profit.