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La ressource eau étant intrinsèquement lié aux forêts, elle garantit l’équilibre des écosystème forestiers et aquatique. De ce fait, la gestion de l’eau, son partage, son exportation et la préservation des écosystèmes aquatiques ainsi que des espèces aquatiques tout en respectant les différents besoins sociaux, économiques et environnementaux tenant compte des générations présentes et futurs restent un des plus grands défis auquel la République Démocratique du Congo (RDC) doit faire face pour relever ce défi, un projet est initié et exécuté depuis 2020 par le CTIDD où des actions tant au niveau national que provincial sont menées dans le but d’améliorer la gouvernance des ressources en eau douce, des écosystèmes aquatiques et des espèces aquatiques.

Dans la poursuite de ses activités le CTIDD a organisé une mission du 03 mai au 10 mai 2023 dans 3 villages dans la province e du Sud-Ubangi pour poursuivre les activités de la phase 2 du projet d’appui à la protection des eaux douces.

Le but poursuivi dans le cadre de ce projet consisté à de définir la stratégie de repeuplement des populations halieutiques ; d’aménager les frayères dans les villages; Identifier les Cours d’eau menacés par village et en déterminer les actions correspondantes pour leurs restaurations ; définir les modes de protection des frayères par village, production des plans d’aménagement des zones atteignant des sources d’eau douce et des écosystèmes aquatiques (riche en espèces halieutiques et aquatiques) ; produire un Atlas des frayères par village sous projet dans les deux zones d’intervention selon l’échelle administrative.

Cette mission se basait sur une méthode d’échange en focus group sous une approche participative et collaborative avec l’implication de tous les acteurs.

Au total 6 ateliers ont été réalisés dont deux dans chaque site (Mawuya, Mogalo et Akula) il s’agissait du dialogue communautaire pour définir un système d’aménagement des frayères et le dialogue pour définir la stratégie de repeuplement des populations halieutiques assorti des recommandations.  Au total 75 personnes dont 25 dans chaque site ont participé dans ces échanges dont 12% des femmes à Mawuya et Mogalo cela est dû à la pesanteur coutumière et des habitudes de la population. C’est pour cela que la stratégie a été modifié a Akula où il y a eu un taux de 64% des femmes et 36% des hommes.

Lors de ces ateliers plusieurs recommandations ont été formulées et sont liées l’une à l’autre directement ou indirectement à la stratégie de repeuplement des populations halieutiques, à la stratégie de gestion de l’eau douce, et à la protection des zones de frayères. Toute fois nous le séparons d’une manière spécifique et ces recommandations sont :

Par rapport à la protection de l’Eau douce

  • Mettre à la disposition des habitants des produits pour traiter l’eau de boissons ;
  • Interdire les abatages des arbres dans les berges des rivières ;
  • Interdire les champs dans les rivières ;
  • Couvrir les puits d’eau en béton ;
  • Respecter les distances des puits avec les WC et les cimetières ;
  • Sensibiliser les populations sur la construction des puits d’eaux selon les normes ;
  • Construire des puits d’eau amélioré avec des pompes manuelle ou solaires ;
  • Interdire l’utilisation des produits toxiques pour la pêche.

Par rapport à l’aménagement de frayère

  • utiliser des panneaux signalétique sur l’interdiction de la pêche ;
  • installer une sorte de clôture en bambous enfouie sous l’eau pour protéger les frayères ;
  • Interdire l’abattage des arbres dans les zones de frayères ;
  • Fournir les moyens pour lutter contre l’ensablement des zones de frayères ;
  • Installation d’une barrière symbolique avec des cordes attachés aux bidons flottants dans les zones de frayères.

 

Par rapport à la protection de frayère et le repeuplement des ressources halieutiques

  • installer de nouveau panneaux signalétiques sur l’interdiction de pêcher dans les zones de frayères ;
  • renforcer l’autorités de l’état via ses services appropriés ;
  • faire les sensibilisations des pêcheurs par des personnels qualifiées ;
  • Former les agents de l’état sur les questions de la pêche et les frayères ;
  • Créer le cadre de dénonciation ;
  • Appuyer le service de l’état financièrement pour faire le contrôle ;
  • Utiliser des mails approprier pour la pêche ;
  • Organiser des réunions avec les autorités politico-administrative sur les questions de la pêche et les frayères ;
  • Interdire la pêche nocturne ;
  • Sensibiliser les pêcheurs et les marins ;
  • Favoriser une bonne coopération entre les pêcheurs et la force navale congolaise ;
  • Former les agents de l’état sur les questions de la pêche et les frayères ;
  • Avoir des agents de contrôle dans chaque village et site stratégique ;
  • Établir les périodes de pêches pour permettre la reproduction des espèces ;
  • Avoir les permis de pêche ;
  • Initier la loi sur la protection de l’eau douce ;
  • Créer des étangs piscicoles
  • Prendre des mesures sur les pêches, les feux de brousses et les forêts ;
  • Interdire les abatages des arbres dans les berges des rivières ;
  • Interdire l’utilisation des produits toxiques pour la pêche.
  • Sensibiliser d’une manière massive sur la protection des zones de frayères ;
  • Sensibiliser les habitants sur la planification familiale ;

Par rapport à l’identification des frayères identifiés lors de cette mission :

  • Les frayères cartographiées dans le site Mogalo dont la carte est en annexe il s’agit de Mundeke, Yembongo, Felenu, Yebe, Kotongo Nganda Yebe, Boi Nzambo, Azwa, Kundagele.

  • Les frayères cartographiées dans le site Mawuya dont la carte est en annexe il s’agit de Site de Bembeto, Zalongo, Wulungu, Poza, Lenge, Mundoki et Mawuya

  • Les frayères cartographiées dans le site Akula dont la carte est en annexe il s’agit de Ndjukwambido, Motouku, Matongo, Mbanga.

Faiblesses

Lors de cette mission quelques faiblesses ont été rencontrés entre autres :

  • Le manque de moyen pour payer une pirogue motorisée pour assister les cartographes locaux dans les zones des frayères ;
  • Le manque de moyens pour sensibiliser les pêcheuses, les marins et les autorités politico-administratives ;
  • Le manque de moyens pour aménager comme il se doit les frayères.

Menaces

  • Les habitants souhaitent ardemment pour la prochaine mission que le projet leur offre l’eau potable avec des puits forés car il ne jure que sur ça pour accompagner le projet ;
  • L’augmentation de nombre de pêcheurs amateurs et non sensibilisés sur les zones de frayères ;

Opportunités

  • La participation des autorités coutumières ;
  • La mobilisation de députés provinciaux du Sud-Ubangi sur la protection de l’eau douce ;

Comme nous pouvons l’observer à partir de recommandations récolter sur terrain la problématique de l’eau douce et ses problème sous-jacent est un système qui nécessite plusieurs interventions à différent niveau et échelle dans plusieurs secteurs, domaine et services de la vie et du gouvernement pour des résultats durables et palpables.

 

 

Télécharger le rapport de la mission ici

par audry mbal